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Prologue
1 : Déménagements
2 : Origines
3 : Vacances en famille
4 : La vie d'étudiant
5 : Premiers grands voyages
6 : La vie professionnelle
7 : Voyages personnels  ⇦
8 : On fait les comptes
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Chapitre 7 : Voyages personnels
Il y a de grands voyageurs, j'en ai rencontré quelques uns. Moi aussi j'ai eu le bonheur de faire quelques beaux voyages, avec Françoise ou tout seul. Je n'ai pas l'intention d'étaler ici tous ces voyages, et je vais donc en faire une petite sélection. Bien sûr je n'ai vu qu'une toute petite partie des pays dans lesquels je suis entré. D'autres voyageurs choisiront de visiter d'autres sites et en ramèneront des souvenirs très différents.
J'ai évoqué notre voyage à trois en Nouvelle-Zélande en 1990 dont notre fils Pierre, alors âgé de dix ans, a gardé quelques souvenirs. Il y a eu aussi le séjour au Brésil en 1993 quand nous avons accueilli Alex dans notre famille. Ensuite pendant quelques années nous sommes restés en France ou dans les pays européens voisins. C'est seulement en 2001 que nous avons pris quelques vacances hors d'Europe, Françoise et moi, en visitant quelques îles du Cap-Vert. Comme beaucoup de Cap-Verdiens avaient travaillé dans un pays d'Europe nous avons baragouiné en plusieurs langues, en complément du peu que permettaient nos notions de Portugais. Pour l'anecdote, un de nos objectifs d'appareil photo n'a pas survécu à la poussière volcanique du volcan de Fogo, l mécanisme est resté irrémédiablement grippé. Un peu plus tard nous sommes passés au numérique, encore balbutiant en 2002, mais qui permet de bien dater les photos et de négliger le coût de la prise de vue. Au début du numérique nous avions encore tendance à « économiser la pellicule », comme on le faisait avec l'argentique.
Les années suivantes ont apporté beaucoup de voyages professionnels, dont j'ai parlé dans un chapitre précédent, et aussi quelques voyages de loisirs, seul ou avec Françoise. Ainsi en 2002 nous sommes allés tous les deux en Nouvelle-Zélande, douze ans après notre première visite à trois. Comme il y avait une escale de huit heures à Séoul nous avons fait un petit tour rapide dans la capitale coréenne, ce qui nous a donné une toute petite impression de ce pays, juste avant la Coupe du Monde de Football de 2002. Ensuite ce fut l'arrivée en Nouvelle-Zélande. Pays toujours aussi beau et accueillant, mais il commençait à y avoir beaucoup de touristes. Là où en 1990 il n'y avait presque personne nous avons vu des dizaines de cars de visiteurs, surtout des Coréens. Bon, ils sont plutôt respectueux, même en voyage organisé. Les marchands de souvenirs spécialisés pour cette clientèle vendent d'ailleurs aussi des kangourous en peluche et des opales d'Australie. En Nouvelle-Zélande j'ai acheté la paire de sandales qui m'a accompagné ensuite dans une cinquantaine de pays, avec de nombreux ressemelages et d'innombrables réparations. Cette fois nous sommes aussi allés sur l'Île Stewart, la troisième par la taille, séparée de l'Île du Sud par le détroit de Foveaux. Le vent peut souffler fort dans les 40èmes, et le ferry catamaran qui nous emmenait était bien secoué. Pour le retour la mer était même trop forte et le ferry est resté immobilisé dans le port. Alors nous sommes revenus vers Dunedin dans un petit avion, avec un pilote qui défiait le vent, même pas peur. C'est avec la photo numérique que nous avons commencé à préparer des pages web comme souvenir de nos voyages, d'abord avec des petites photos du temps des modems 56 K, et plus tard des photos plus grandes avec l'arrivée de l'ADSL. Les textes de ces pages, en général succincts, ont parfois été plus ou moins développés selon mon inspiration.
J'avais bien aimé mon court passage en République Tchèque, et en mai 2002 nous avons visité Pilsen et Prague avec Françoise, en prenant le chemin des écoliers depuis Grenoble, partant le 05 mai après le vote au deuxième tour de l'élection présidentielle, selon le slogan « Votez escroc, pas facho ». Nous avons passé une nuit dans le Haut-Adige, la région germanophone de l'Italie, et une nuit à Pilsen. Il faut dire que Pilsen a été libérée deux fois en 1945, la première fois le 06 mai par les troupes US. Mais les Alliés étaient allés trop loin, la région devant être laissée selon des accords aux troupes soviétiques. Ainsi Pilsen a été libérée un peu plus tard, officiellement donc, par les Soviétiques. Le 06 mai au soir c'était la fête et la célèbre bière locale coulait à flots. Prague est bien connue, pas la peine d'en parler.
Comme je l'ai dit plus haut j'avais environ dix semaines de congés chaque année et des primes de fidélité avec plusieurs compagnies aériennes. Au début de l'année 2003 avec Françoise nous avons fait un petit voyage en Belgique et aux Pays-Bas, profitant de primes sur l'avion et la location de voiture.
Mon premier grand voyage en solitaire a été vers la Mélanésie : trois semaines au Vanuatu et autant aux Îles Salomon en septembre-octobre 2003. J'ai voyagé entre les îles de ces archipels, en bateau ou en avion, en dormant souvent chez les habitants, parfois dans des petits hôtels. J'ai aussi beaucoup marché, essentiellement par plaisir. Au Vanuatu après quelques heures de marche sur l'Île de Tanna j'ai vu le cratère du volcan Yasur et ses explosions presque continues, et j'étais le seul visiteur. J'ai bu le kava dans les Nakamals avec les hommes des villages, sur Efate et sur Espiritu Santo. Aux Îles Salomon j'ai pu plonger dans les merveilles coralliennes, avec masque, tuba et palmes. Tout particulièrement j'ai pu admirer le corail à Kennedy Island, là où JFK est devenu un héros de la Guerre du Pacifique. Je me demande quels ont été les sentiments des habitants de ces archipels à la vie simple quand, pendant la Guerre du Pacifique, au début des années 40, ils ont vu arriver les Japonais puis les Alliés avec un matériel inouï jusqu'alors. À la fin de la guerre les locaux ont réussi à récupérer une partie des surplus que les états-uniens avaient volontairement coulé. J'ai passé quelques jours sur l'Île de Savo, où j'ai serré la pince du premier ministre de l'époque, Sir Allan Kemakeza. Le détroit entre les îles de Guadalcanal et de Savo est appelé Ironbottom Sound, en raison du grand nombre de navires de guerre et d'avions coulés en 1942-1943. J'ai rencontré quelques visiteurs japonais, qui venaient comme en pèlerinage dans cette région où leur grand-père avait disparu. Sur Rennel j'ai passé quelques jours avec un Anglais amateur d'oiseaux, Norman, qui ne bronzait pas autour des yeux, toujours collés à ses jumelles. Enfin, au retour j'ai passé deux jours autour de Nouméa avant le retour à Grenoble. Je dois reconnaître que je n'ai appris que quelques mots de Bichelamar et encore moins de Pidgin : Me save tok tok smol smol bislama, Mi no save gud hao fo spikim Pijin.
Puis au début de l'automne 2004, un peu avant mon année d'expatriation au Qatar, nous avons fait un voyage au Canada, Françoise et moi. Nous avons pris une voiture de location à Montréal et nous l'avons rendue à Vancouver. Entre-temps nous avons fait un tour vers les Provinces Maritimes de la côte atlantique, où la restauration rapide propose du homard. Nous avons aussi vu les Chutes du Niagara. Le soir à l'hôtel nous faisions une toute petite page Internet décrivant notre journée, et nous la mettions sur notre site à travers la ligne téléphonique et le modem à 56 K du PC portable, celui du travail que j'avais emmené pour ça. Il n'y avait pas encore de WiFi dans les hôtels. Les Prairies et les Montagnes Rocheuses ont été une découverte intéressante pour nous deux. C'était ma troisième visite à cette belle ville de Vancouver.
Quelque temps après mon retour du Qatar et ma petite escapade à Oman je suis parti en solitaire pour huit semaines en direction de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, au début de l'année 2006. Le pays n'est pas de tout confort, mais j'ai beaucoup aimé ce voyage. Dans les montagnes centrales, à Goroka, j'ai eu la chance d'assister à une grande fête traditionnelle, ce qu'on appelle un Sing-Sing. Je suis allé jusqu'au sommet du Mont Wilhelm à 4509 mètres, la première fois que je montais au-delà de 4000 mètres d'altitude. J'ai aussi passé quelques jours dans un village au bord du fleuve Sepik, là où l'anthropologue Margaret Mead a débordé d'imagination ou s'est peut-être fait raconter des bobards. Sur l'île de Nouvelle-Bretagne je suis resté quelques jours près de la Péninsule de Gazelle, et j'ai grimpé avec quelque difficulté jusqu'au bord du cratère de Tavurvur, le volcan qui avait enseveli la ville de Rabaul sous les cendres en 1994. Dans la ville de Wewak j'ai serré la pince du premier ministre de l'époque, Sir Michael Somare. J'aurais aimé apprendre un peu plus le langage véhiculaire à statut officiel, le Tok Pisin, mais mon vocabulaire n'a pas dépassé quelques mots.
J'ai beaucoup travaillé en 2008, et donc accumulé beaucoup de congés, ce qui fait que l'année 2009 a été riche en voyages. En début d'année je suis allé visiter un tout petit peu l'Amérique du Sud, pendant neuf semaines. Nous étions allés seulement au Brésil quand nous avions accueilli Alex. En Amérique du Sud j'ai commencé par voyager au Chili, ce pays qui s'étend sur trente neuf degrés de latitude ou 4300 kilomètres du nord au sud. J'ai essentiellement voyagé en bus, et fait localement de grandes promenades à pied. Sur l'Île de Chiloé j'ai visité plusieurs des églises construites par les Jésuites, entièrement en bois et presque sans clous. On dit qu'ils craignaient qu'on brûle ces constructions afin de récupérer les clous. Seize de ces églises sont classées au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Sur Chiloé j'ai eu la chance de voir un peu la faune marine, en particulier les otaries à crinière, les manchots de Humboldt et les manchots de Magellan. Avec ces deux espèces je crois que j'arrivais à un total de dix espèces de manchots observés, après ceux des régions antarctiques, d'Australie et de Nouvelle-Zélande. Sur Chiloé j'ai aussi vu des loutres qui s'aventuraient en mer. J'ai ensuite continué vers le sud du pays, le long de la Carretera Austral, toujours en bus, jusqu'à son point extrême à Villa O'Higgins. Il y a des courageux qui font ce voyage à vélo. Je me suis arrêté plusieurs fois en route, l'occasion de passer une journée à marcher dans les paysages extraordinaires de la Patagonie, qui me rappelaient un peu la Nouvelle-Zélande. D'ailleurs beaucoup de plantes sont apparentées dans ces deux régions du monde. Pendant quelques jours j'ai voyagé en compagnie de Hemmo, un grand bourlingueur polyglotte originaire des Pays-Bas. Au-delà de Villa O'Higgins on prend un petit bateau qui traverse le Lac O'Higgins, ensuite après quelques heures de marche sur un bon chemin on arrive en Argentine. La frontière est marquée par un poteau sur le chemin. Plus loin on prend un autre petit bateau pour traverser la Laguna del Desierto, on fait tamponner son passeport au poste de police et on rejoint une route. Avec un peu de chance il y a un bus qui peut nous emmener à El Chaltén, une petite ville proche de la montagne du même nom, aussi appelée le Fitz Roy. L'Argentine et le Chili ont de multiples petits désaccords de frontière, et le Chili n'accepte pas le tracé pourtant reconnu internationalement autour de cette montagne. Je me suis approché du Fitz Roy en compagnie de Hemmo. Cette montagne de granite est réputée très difficile pour les alpinistes. Quelques kilomètres au sud-ouest il y a le Cerro Torre, extrêmement difficile. Le Fitz Roy a été gravi pour la première fois en 1952 par des alpinistes français. Le scientifique de l'expédition était Louis Lliboutry, qui fut à Grenoble mon professeur de glaciologie et le président de mon jury de thèse en 1981.
Après El Chaltén j'ai pris un bus pour El Calafate et, comme tant de touristes, je suis allé voir le glacier Perito Moreno qui avance sur le Lago Argentino. En continuant vers le sud on passe de nouveau au Chili, à Puerto Natales puis à Punta Arenas où je suis resté quelques jours. Le bus prend un ferry pour arriver en Terre de Feu et ensuite on passe de nouveau en Argentine. Comme beaucoup de touristes je suis allé jusqu'à Ushuaia. Pour la plupart c'est le point le plus au sud du voyage. J'ai eu la chance d'aller par deux fois beaucoup plus au sud. Cependant il y a encore une petite agglomération plus au sud, sur l'île chilienne appelée Isla Navarino. On peut se rendre sur cette île avec un petit bateau depuis Ushuaia, et ensuite un bus nous mène à Puerto Williams, petite ville de quelques deux mille habitants et chef-lieu de la commune de Cabo de Hornos. Il y a encore quelques villages plus au sud sur cette île. J'ai fait une grande promenade dans un paysage de tourbières et je suis revenu à ma chambre avec les pieds bien trempés et bien froids.
En repartant vers le nord je me suis arrêté à Puerto Natales avec l'intention d'aller visiter le Parc National de Torres del Paine. J'ai même loué une petite tente pour bivouaquer. Hélas le temps est resté à la pluie et au brouillard et je n'ai pas vu grand chose des tours de granite qui font la célébrité du Parc. Refroidi par ces intempéries j'ai repris le bus et le train pour aller rapidement vers des latitudes plus clémentes. En quelques jours je suis arrivé à San Pedro de Atacama, où la pluie est rare. À San Pedro j'ai loué un vélo pour une journée de promenade en solitaire dans des paysages rocheux. J'ai aussi joint une excursion pour aller voir les lacs et les salars d'altitude, vers 4140 mètres. On y observe des vigognes et des renards de Magellan. Après San Pedro je suis allé à Calama, la ville du cuivre. J'ai même visité la très grande mine de Chuquicamata, à ciel ouvert et profonde de 900 mètres.
Ensuite j'ai pris le bus pour Uyuni en Bolivie. Si pour les européens l'entrée est facile, avec seulement une petite somme pour le visa, c'est beaucoup plus compliqué pour les états-uniens, une mesure de réciprocité appliqué par la Bolivie. Le Salar d'Uyuni est un incontournable. Près de la ville il y a aussi un cimetière de trains qui incite à prendre quelques photos mélancoliques. On y voit des vigognes qui se plaisent dans ce désert d'altitude.
Je me suis ensuite rendu à Potosí, à 4000 mètres, dont la vieille ville est inscrite au Patrimoine Mondial de l'Unesco, comme d'autres sites de Bolivie. Potosí fut une ville coloniale espagnole d'où provenait l'argent issu des mines du Cerro Rico qui domine la ville. Il y a toujours des mines en exploitation, mais seulement de manière plutôt artisanale. J'ai gravi assez facilement le Cerro Rico, mais j'ai été désappointé plus tard quand j'ai appris que son sommet était seulement à 4782 mètres d'altitude, soit 25 mètres de moins que le Mont‑Blanc. On dit que la tisane de coca évite le mal des montagnes.
Je passe rapidement sur les belles villes de Sucre et Santa Cruz, qui sont de beaux exemples de l'architecture coloniale espagnole. Ensuite je me suis rendu à Samaipata, en bordure du Parc National Amboró. J'y ai visité El Fuerte, un site archéologique dont l'origine et la fonction restent mystérieuses. Surtout j'ai accompagné un petit groupe avec un guide pour visiter le Parc. On y voit de nombreux oiseaux, du colibri au condor, des reptiles et amphibiens, de nombreux insectes… Mais du jaguar nous n'avons vu que les traces. Les plantes de la famille des broméliacées sont omniprésentes.
J'ai ensuite passé deux jours à La Paz, la capitale principale du pays. C'est une grande ville et sa banlieue El Alto, à 4150 mètres d'altitude, est maintenant encore plus peuplée. Avec un million d'habitants elle détient le titre de grande ville la plus haute du monde. Je suis allé visiter le site archéologique pré-inca de Tiwanaku, avant de rejoindre le Lac Titicaca. Il est inutile de parler du Lac, sujet de tant de reportages. J'ai passé une nuit dans la petite ville de Copacabana et une nuit sur la Isla del Sol, haut lieu de la culture inca.
En quittant le côté bolivien du Lac Titicaca j'ai pris un bus local et passé la frontière avec le Pérou pour me rendre jusqu'à la ville de Puno, elle aussi au bord du Lac. À Puno j'ai trouvé le temps de me faire couper les cheveux et de faire un bon repas avant de prendre un bus de nuit. Il faisait froid dans le bus à 4000 mètres, heureusement ma voisine m'a prêté une de ses couvertures. À Tacna j'ai de nouveau fait un bon repas péruvien et visité le musée ferroviaire avant de prendre le petit autorail qui rejoint Arica au Chili. Mon séjour au Pérou n'a pas duré beaucoup plus que vingt-quatre heures.
J'ai donc passé un peu de temps à Arica, ville côtière du nord du Chili où il ne pleut presque jamais. Le désert commence immédiatement sur les pentes sableuses à l'arrière de la ville. Architecture intéressante, comme à Tacna, avec des bâtiments construits par les entreprises de Gustave Eiffel au 19ème siècle. Ensuite je suis resté un peu à Iquique, trois cents kilomètres plus au sud par la route et tout aussi aride et élégante. On y voit des otaries et beaucoup d'oiseaux de mer. Les eaux du Pacifique y sont froides et très riches en raison du Courant de Humboldt. On peut se baigner.
Ces vacances devaient se terminer bientôt, alors j'ai pris un bus longue distance pour rejoindre Valparaíso, un voyage de mille huit cents kilomètres et un peu plus de vingt-quatre heures. Je vais peu parler de Valparaíso, tellement la ville est connue, par les chansons de marins comme par sa descente sportive à vélo. L'architecture colorée, les funiculaires appelés « ascensores » et le centre historique méritent la visite, sans même parler de la vie culturelle de Valparaíso et de sa voisine Viña del Mar. Après un dernier jour à Santiago je suis revenu chez nous. Il me restait encore beaucoup de congés à solder en 2009.
Mon père avait fait son service militaire obligatoire en Algérie, en 1951-1952, quelques années avant la Guerre d'Indépendance. Pour un jeune français de l'époque c'était sans doute une expérience marquante. Il en avait gardé un souvenir plutôt bon et plusieurs fois il avait dit qu'il voudrait revoir l'Algérie, tout particulièrement la région de Tlemcen où il avait séjourné pendant seize mois. Alors en 2009 j'ai fait appel à une agence de voyages afin de nous organiser un séjour avec chauffeur, pour mes parents et moi.
Nous sommes restés une dizaine de jours en juin, et notre chauffeur Boucif a toujours trouvé une excursion intéressante pour nous, entre les petites villes, la mer et la montagne. Mon père a revu des sites qu'il avait connu presque soixante ans plus tôt, comme Mansourah ou Lalla Setti, ou encore les cascades de El Ourit. Surtout il a revu l'ancienne caserne Bedeau dont il avait des photos. C'est maintenant devenu un internat pour garçons et l'intendant nous a gentiment accueillis pour nous faire visiter le site. Ce voyage est un bon souvenir pour moi, avec surtout la satisfaction d'avoir emmené mes parents.
Toujours en 2009 j'ai fait mon premier voyage en Afrique subsaharienne. J'étais allé au Maroc avec Françoise il y a longtemps, puis nous étions allés au Cap-Vert, et je venais de faire ce voyage en Algérie. Mais ces pays ne sont que très peu liés culturellement et économiquement au reste de l'Afrique, ils ont beaucoup plus de contacts avec les pays d'Europe. Ce voyage de 2009 en Afrique Australe a donc été mon premier contact avec la « Vraie Afrique ». Arrivé à Johannesburg je suis allé directement au Botswana, et ensuite j'ai visité les Chutes Victoria sur le Zambèze, franchi le pont entre le Zimbabwe et la Zambie, puis rejoint la Namibie. En Namibie j'ai accompagné pendant quelques jours deux hispanophones qui avaient loué une voiture et nous sommes allés en particulier dans le Parc d'Etosha et sur la Côte des Squelettes. Ensuite j'ai rejoint l'Afrique du Sud et visité encore le Lesotho puis le Swaziland, qui ne s'appelait pas encore Eswatini, où les femmes sont bien déçues (mais sont-elles folles de la messe ?). J'avais emporté une petite tente, mais elle a été détruite par un jeune chien et remplacée en Namibie. J'ai campé dans les sept pays cités pendant ce voyage.
Par la suite il y a eu plusieurs voyages dans le Sud de l'Afrique. D'abord, deux fois, Françoise et moi avons loué une voiture et visité le Botswana et la Namibie, puis avec Françoise et un couple d'amis nous avons de nouveau visité deux fois ces mêmes pays qui se prêtent bien à ce type de tourisme autonome. En général je prolongeais le séjour et le parcours tout seul, après avoir rendu la voiture et accompagné les autres à l'aéroport. Je voyageais donc en transport local, parfois en autobus de longue distance, parfois en autostop. Un jour j'ai fait presque mille kilomètres dans la journée, entre Uppington en Afrique du Sud et Windhoek en Namibie, essentiellement dans la cabine d'un camion avec deux grosses remorques. Dans ces pays le chauffeur s'attend à ce qu'on lui offre le prix du transport en bus, surtout quand on est un Blanc.
D'autres fois j'ai visité le Sud et l'Est de l'Afrique, seul, au départ de Johannesburg. Outre les sept pays déjà cités j'ai traversé ou visité le Mozambique, le Malawi, la Tanzanie, le Burundi, le Rwanda, l'Ouganda et le Kenya. Je ne vais pas détailler ces voyages. Juste pour l'anecdote, en Namibie et surtout en Afrique du Sud dans la région du Cap j'ai vu de près une onzième espèce de manchot, là où le Courant de Benguela apporte des eaux froides.
En Afrique j'ai aussi fait trois voyages en Éthiopie. Ce pays a une histoire particulière parmi les états africains, avec une écriture et un calendrier qui lui sont propres, peut-être seulement partagés avec son ancienne province devenue indépendante, l'Érythrée. Le pays a été très peu colonisé, quelques années seulement par les Italiens du temps de Mussolini. Il y avait quelques visiteurs italiens, en général un peu honteux du passé colonial de leur pays. Certains venaient visiter la région où un de leurs aïeux avait été envoyé, pour certains sans jamais revenir. C'étaient des temps difficiles, comme pour l'Europe. On dit aussi que quelques italiens avaient choisi de rester en Éthiopie, pour la beauté des femmes abyssiniennes.
C'est peut-être lors de mon premier voyage, en 2014, que j'ai le plus visité le pays, en allant jusqu' à Aksoum et Gondar dans le nord du pays jusqu'à la vallée de l'Omo au sud, et en passant quelques jours dans les Montagnes du Simien, autour de 4000 mètres. Dans la région du Tigré j'avais aussi visité une des églises creusées dans la roche, après l'escalade d'une falaise, et j'avais aussi parcouru le site de Lalibela en compagnie d'un voyageur venu de Turquie.
En 2017 et en 2019 j'avais aussi pris le train sur la vieille ligne construite par les Français entre Addis-Abeba et Djibouti. La ligne ne fonctionnait plus qu'entre Dire Dawa et la frontière avec Djibouti. En faisant quelques recherches sur ce train j'ai été en contact avec un Français qui a retracé l'histoire de la ligne. Il la connaissait bien et disposait d'archives, puisque son grand-père avait construit la ligne et son père l'avait exploitée. À Dire Dawa j'ai visité les ateliers d'entretien des wagons et des locomotives. Héritage du Chemin de Fer Franco-Éthiopien, devenu en 1981 le Chemin de Fer Djibouto-Éthiopien, le personnel parle français. Je ne sais pas si ce train va encore circuler.
En Éthiopie j'ai aussi plusieurs fois exploré Harar, la ville aux cent mosquées où Arthur Rimbaud a vécu, et visité Gambela près de la frontière avec le Soudan du Sud où beaucoup de personnes dépassent les deux mètres. Je pourrais raconter beaucoup plus d'anecdotes sur ces trois voyages en Éthiopie, mais je vais en rester là pour ce pays.
Depuis l'Éthiopie je me suis rendu par deux fois au Somaliland. Ce pays a très peu de reconnaissance officielle, bien que sa sécession de la Somalie soit déjà ancienne. Géographiquement, le Somaliland correspond à peu près au territoire de l'ancienne Somalie Britannique. Je suis resté quelques jours dans la capitale, Hargeisa, et je suis allé dans la ville côtière de Berbera, en face du Yémen. J'ai aussi passé deux jours à Borama, un peu en altitude et proche de la frontière avec l'Éthiopie. Pour se rendre au Somaliland il faut un visa, qu'on obtient auprès de sa représentation diplomatique à Addis-Abeba pour quelques dizaines d'Euros. Sur mes deux visas ainsi obtenus l'employé du Somaliland a scrupuleusement écrit tous mes prénoms, mais pas mon nom de famille.
Il y a encore un voyage que je voudrais évoquer ici, c'est celui que j'ai fait en Amérique Centrale, huit semaines de voyage au début de l'année 2017. Arrivé à Ciudad de Panamá, j'ai rencontré des voyageurs italiens avec lesquels j'ai sympathisé et que j'ai revus plusieurs fois pendant ce séjour. J'ai donc visité le Panamá, sa côte atlantique et sa côte pacifique, ainsi que la cordillère centrale, et ensuite je suis allé au Costa Rica. Ce pays fait certainement des efforts louables pour protéger ses zones naturelles, et il a du succès comme destination de voyage, essentiellement pour des groupes qui achètent une prestation globale. Mais le touriste est considéré comme un pigeon à plumer, et le greenwashing est bien présent. Pour un voyageur indépendant comme moi ce n'est pas le pays rêvé, il faut payer même pour se promener sur les chemins. Mais c'est sans doute pour la bonne cause.
Je suis donc passé rapidement au Nicaragua, pays certainement moins vertueux mais plus en adéquation avec ma façon de voyager. J'ai escaladé des volcans, visité la côte des deux océans et profité du charme des vieilles cités coloniales. Après huit semaines j'ai rapidement retraversé le Costa Rica pour retourner au Panamá et rentrer chez nous. Mes amis italiens sont restés en contact avec moi et en 2019 nous avons de nouveau voyagé quelques jours ensemble, en Afrique du Sud et au Eswatini.
J'ai évoqué ici l'essentiel de mes voyages personnels, la plupart en solitaire, d'autres en famille ou avec des amis. Souvent j'ai préparé une page web pour mieux m'en souvenir. J'ai toujours eu beaucoup de plaisir pendant ces voyages et j'en ai encore à me les remémorer. Bien sûr d'autres personnes ont préféré ou préféreraient d'autres voyages qui correspondent plus à leurs envies. Et tant mieux si nous n'avons pas tous les même préférences.

Prologue
1 : Déménagements
2 : Origines
3 : Vacances en famille
4 : La vie d'étudiant
5 : Premiers grands voyages
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