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Prologue
1 : Déménagements
2 : Origines
3 : Vacances en famille
4 : La vie d'étudiant
5 : Premiers grands voyages
6 : La vie professionnelle
7 : Voyages personnels
8 : On fait les comptes  ⇦
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Chapitre 8 : On fait les comptes
Quand j'écris ces lignes j'espère bien que les voyages vont continuer, au moins à titre personnel et sans contrainte de dates. On va quand même faire un petit inventaire, une sorte de bilan à l'instant présent, sans présager du futur. On fera aussi un peu de statistiques. Il y a un adage, surtout utilisé par les anglophones qui dit : « Il y a les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques ». En anglais ça se dit « Lies, damned lies, and statistics » et les experts ne savent pas vraiment à qui attribuer son origine.
Alors pour commencer, combien de pays ? Il faut tout d'abord s'accorder sur la définition de pays. Nos Départements, Collectivités et Territoires d'Outre-mer ne sont pas des pays, donc je ne peux pas compter la Guyane Française ni la Nouvelle-Calédonie. De même je n'aurais pas pu compter Guernesey qui est en étroite association avec le Royaume-Uni. Pour ce qui est de Hong Kong et Macao, je dois malheureusement les abandonner à la Chine, bien que lors de mes premières visites je n'avais pas besoin d'un visa alors que les Chinois en avaient besoin. L'Antarctique n'est pas un pays au sens des états et des frontières, mais je vais quand même le compter comme un pays, et un seul puisqu'on ne doit pas y reconnaître de revendication territoriale. Le Somaliland est bien sûr un pays, et si certains ne veulent pas le reconnaître on dira que je suis allé en Somalie, le compte restera le même. Donc faisons ce compte, en omettant l'Europe qui n'est pas vraiment à l'étranger (sinon il faudrait ajouter une petite vingtaine de pays où j'ai mis le pied).
Commençons par l'Amérique du Nord. C'est simple, il y a seulement deux pays, le Canada et les États-Unis. Ensuite l'Amérique Centrale, avec trois pays qui sont Panamá, Costa Rica et Nicaragua. Enfin l'Amérique du Sud avec cinq pays visités, le Brésil, le Chili, l'Argentine, la Bolivie et le Pérou. On a dit plus haut qu'on ne compterait pas la Guyane Française, donc seulement cinq pays de ce continent. Au total pour toutes les Amériques ça fait dix pays.
Passons à l'Asie, où je suis essentiellement allé à titre professionnel, même si j'en ai profité pour visiter un peu. En listant les pays plus ou moins depuis l'ouest il y a d'abord la Turquie, puis l'Arabie Saoudite, le Qatar, les Émirats Arabes Unis avec Dubaï, et aussi Oman. Ensuite Le Kazakhstan (avec Baïkonour), le Népal, l'Inde, le Bangladesh, la Malaisie, Singapour et l'Indonésie (Bali seulement). En extrême Orient il y a la Chine, les Philippines, Taïwan, la Corée du Sud et le Japon. Comme expliqué plus haut, on ne compte pas Hong Kong et Macao et nous arrivons à dix-sept pays d'Asie.
En Océanie je suis allé dans les deux grands pays qu'on appelle parfois avec fantaisie la Macronésie, c'est à dire l'Australie et la Nouvelle Zélande (par analogie humoristique avec les autres grandes régions du Pacifique, Mélanésie, Micronésie et Polynésie). Pour des vacances je suis aussi allé en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Vanuatu et aux Îles Salomon. Ce qui fait seulement cinq pays puisque la Nouvelle-Calédonie est hors-jeu avec son statut de Collectivité d'Outre-mer.
Passons au gros morceau, c'est à dire pour moi l'Afrique où je suis seulement allé à titre personnel. Au nord et à l'ouest on compte l'Algérie, le Maroc et le Cap-Vert. Ensuite les pays de l'Afrique Australe, c'est à dire l'Afrique du Sud, le Botswana, la Namibie, le Lesotho, l'Eswatini, le Zimbabwe, la Zambie et le Mozambique. Puis les pays de l'Est du continent, avec le Malawi, la Tanzanie, le Burundi, le Rwanda et l'Ouganda. Enfin la Corne de l'Afrique, avec le Kenya, l'Éthiopie et le Somaliland. On peut chipoter sur ma définition des grands ensembles géographiques, mais on arrive toujours à dix-neuf pays d'Afrique.
Nous avons convenu de compter l'Antarctique comme un pays unique. Donc, j'ai bien recompté plusieurs fois, on arrive à quarante-deux pays hors d'Europe que j'ai plus ou moins visités. J'ai connu des voyageurs qui en ont vu davantage, et qui les ont mieux visités.
Parmi ces pays, dans lesquels suis-je allé professionnellement ? On peut les lister rapidement, par continent. Il y en a deux en Amérique du Nord, le Canada et les États-Unis, et aucun vers le Sud puisqu'on ne compte pas la Guyane Française comme un pays. En Océanie seulement deux pays, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Il sont plus nombreux en Asie, onze au total, avec la Turquie, l'Arabie Saoudite, le Qatar, le Kazakhstan, l'Inde, la Malaisie, Singapour, la Chine, la Corée du Sud, Taïwan et le Japon. On a convenu de rajouter l'Antarctique, ce qui fait au total seize pays hors d'Europe où je suis allé pour raisons professionnelles. Toujours rien en Afrique. En Europe, mais ça ne compte pas, j'ai aussi travaillé dans une dizaine de pays. Comme chacun de nous a ses préférences, heureusement bien sûr, je ne vais pas classer ici ces pays selon mes critères personnels.
La sphère est un objet fascinant. Dès qu'elle est mise en rotation elle acquiert un axe et des coordonnées. On peut ensuite aborder sa topologie. Et des questions se posent alors, au sujet de notre globe terrestre. Comment définir un tour du monde ? Quelles sont les latitudes singulières traversées par le voyageur ?
Commençons par le tour du monde. La réponse immédiate est « il suffit de traverser toutes les longitudes ». La réponse convient parfaitement pour les courses en voilier organisées autour du monde. Les navigateurs partent d'Europe et vont contourner les continents de l'hémisphère sud. Mais que penser d'un tour qui reste confiné à l'hémisphère nord ? Si depuis la France on file vers la Mer Baltique, on traverse la Russie dans toute sa longueur jusqu'au Détroit de Behring, puis on passe en Alaska, on traverse le Canada et enfin l'Atlantique Nord pour revenir en France, est-ce vraiment un tour du monde ? Plus extrême, si on file plein nord jusqu'à quelques mètres du Pôle (là ou passe l'axe de notre globe terrestre), pour faire le tour de ce point et revenir plein sud chez nous, est-ce un vrai tour du monde ? C'est à peu près ce que j'ai fait, mais au Pôle Sud. J'ai fait le tour du poteau qui marque la position du pôle, en prenant large parce que la glace, qui fait trois kilomètres d'épaisseur, se déplace en surface de plusieurs mètres chaque année, et le poteau se déplace avec elle. On n'avait pas encore de système GPS sur soi en 1981.
Sous des latitudes moins extrêmes, ai-je fait un tour du monde ? Certainement pas en un seul voyage. D'ailleurs il y a des longitudes où je suis très peu allé, celles entre l'Océanie et l'Amérique du Nord, c'est à dire une bonne partie de l'Océan Pacifique. J'ai seulement survolé ces longitudes quand les avions européens ne survolaient pas l'URSS et qu'on se rendait à Tokyo en passant au-dessus du Groenland et du Canada, avec une escale en Alaska avant de traverser le Pacifique Nord. Je suis donc allé au Japon par la voie occidentale et plus tard par la voie orientale, c'est à dire que sur le très long terme j'ai fait un tour du monde à partir de Tokyo, avec des détours dans l'hémisphère sud. Mais je reste encore dubitatif sur la validité d'un tour du monde en avion.
Admettons que je suis passé sur toutes les longitudes. Qu'en est-il des latitudes ? Je ne suis pas un homme du Nord. Je ne suis jamais allé au-delà de 60 degrés de latitude Nord, c'était un peu au nord de Stockholm et seulement en 2023. Les circonstances ont fait que je suis allé au Sud ultime, le Pôle Sud de la Terre. Si on ne valide que les trajets par mer ou par terre, alors je suis allé en bateau jusqu'à la station antarctique de Casey et de là un peu plus au sud en véhicule à chenilles. C'est ballot, il manquait seulement quelques kilomètres pour atteindre le Cercle Polaire Antarctique, à 66,56 degrés de latitude Sud.
Par voie terrestre ou maritime j'ai franchi l'équateur et les tropiques. Pour l'équateur c'était en autobus en Ouganda et au Kenya, mais aussi en bateau sur le Lac Victoria pour me rendre aux Îles Ssese. Le Tropique du Capricorne, celui de l'hémisphère Sud, je l'ai passé de nombreuses fois en Namibie et au Botswana, souvent avec Françoise, parfois avec la photo souvenir à côté de la pancarte. Je l'ai passé également au Mozambique, et aussi au Chili, pas loin du Désert d'Atacama. J'ai passé le Tropique du Cancer dans le Sultanat d'Oman, plusieurs fois, seul ou avec Françoise, et je l'ai passé aussi en autobus entre Kolkata en Inde et Dacca au Bangladesh. Je m'en suis seulement approché à Taïwan. En cherchant bien sur la carte je me rends compte qu'il reste plusieurs bandes étroites de latitude où je ne suis pas passé par voie terrestre ou maritime. On ne va pas les détailler ici.
Pour en finir avec ce passage de géographie topologique, parlons un peu des antipodes. Les Antipodes de Grenoble sont au large des Îles Chatham, en Nouvelle-Zélande, dans l'Océan Pacifique. Je ne m'en suis pas approché. En regardant bien sur le globe terrestre, j'ai certainement été extrêmement proche de deux points antipodaux, l'un étant entre Tanger et Casablanca, et l'autre dans le Nord de la Nouvelle-Zélande. Françoise partage avec moi cette anecdote géographique.
Au niveau des altitudes, je suis resté très loin des extrêmes de notre planète. Je ne suis jamais monté plus haut que le Cerro Rico, en Bolivie, dont le sommet est un peu plus bas que le Mont-Blanc. On est loin des géants de l'Himalaya et du Karakoram. J'ai vu de loin l'Everest et surtout le Kangchenjunga depuis Darjeeling. J'ai admiré le Kilimandjaro en Tanzanie, survolé l'Aconcagua et vu de loin le Denali, qu'on appelait encore le Mont McKinley. Mais je n'ai pas connu ces hautes altitudes. Le point le plus bas a été Badwater dans la Vallée de la Mort, en Californie, à quatre-vingt-cinq mètres sous le niveau de la mer, vraiment très loin du niveau de la Mer Morte. Dans la dépression de Turfan, en Chine, j'étais aussi passé par des altitudes négatives.
Comme je me suis toujours intéressé à la géographie, j'aime bien les fleuves. Il y a des noms qui font rêver, comme le Mékong, l'Amazone, le Nil, le Mississippi ou le fleuve Congo. On les connait par des films, des documentaires, des livres d'aventure, des chansons, et pour certains par les mots-croisés. J'ai eu la chance de voir et de franchir quelques-uns de ces grands fleuves. Avec Françoise nous avons traversé le Saint-Laurent, au Québec. En louisiane j'ai vu et traversé le Mississippi, du côté de Baton Rouge. J'ai franchi le Nil Bleu en Éthiopie et le Nil Blanc en Ouganda. En Éthiopie j'ai aussi traversé sur un canoé le fleuve Omo, célèbre chez les paléoanthropologues. J'ai franchi le Zambèze à plusieurs reprises, à pied sur le pont entre la Zambie et la Namibie, à pied également juste en aval des chutes Victoria entre le Zimbabwe et la Zambie, et aussi en minibus au Mozambique. Je l'ai aussi traversé en ferry à Kazungula, entre la Zambie et le Botswana, c'était avant la construction du pont. En Asie j'ai traversé plusieurs bras du Gange, sur un pont en Inde, et en ferry pour le plus large au Bangladesh. En Chine le Yangtsé et le Fleuve Jaune, par la route. Et en Papouasie le fleuve Sepik, sur un canoé creusé dans un tronc d'arbre. On peut ajouter à cette liste la Romanche ou la Yarra, mais il manque beaucoup de ces fleuves mythiques, l'Amazone, le Niger, le Mékong, le Colorado, les grands fleuves d'Amérique du Sud et de la Sibérie
On va parler aussi un peu de transports. J'ai pas mal circulé en voiture, en voyage avec Françoise ou en déplacement professionnel. Pour mes vacances individuelles j'ai surtout pris les transports en commun locaux, souvent les petits taxis collectifs et minibus qu'on trouve en Afrique et ailleurs. Selon les tolérances admises dans le pays, on peut mettre jusqu'à deux fois plus de monde dans un véhicule que ce qui est prévu par le constructeur, voire davantage. J'ai été particulièrement serré dans des minibus au Somaliland et au Mozambique. Plusieurs fois le conducteur et son assistant ont changé les plaquettes de frein juste avant d'aborder une descente périlleuse : bonne initiative. J'ai aussi beaucoup voyagé sur le plateau à l'arrière de camionnettes, ou dans la benne de camions en Papouasie. C'est beaucoup plus marrant qu'un véhicule de luxe, même si les pannes sont fréquentes. Un de mes grands plaisirs a été de faire quelques kilomètres dans une Peugeot 404 en Éthiopie.
J'ai bien sûr voyagé en train. Je connais quelqu'un qui est passionné de trains et qui est au courant des détails mécaniques des locomotives du monde entier ou presque. Pour ma part j'ai pris le train quand c'était le moyen le plus simple de se déplacer, ce qui n'est pas toujours évident pour un visiteur étranger, y compris chez nous. Dans les pays occidentaux ou en Extrême-Orient les trains sont modernes et par conséquent sans grand intérêt. J'ai quelques souvenirs plus intéressants du train entre Chillán et Santiago, au Chili, et aussi du petit autorail qui relie Tacna au Pérou et Arica au Chili. J'ai des souvenirs impérissables du vieux train qui relie Dire Dawa et Guelile, à la frontière avec Djibouti, en Éthiopie, que j'ai pris deux fois, aller et retour. J'ai également pris deux fois le train entre Nampula et Cuamba au Mozambique. Les arrêts dans les villages, les vendeuses de casse-croûte et souvent même les voyageurs sont une fête pour les yeux et ausi pour les oreilles. En Afrique j'ai aussi pris le train entre Windhoek et Keetmanshoop, mais la Namibie est un pays trop riche ou trop civilisé pour apporter le même plaisir pittoresque au visiteur. Avec Françoise nous avions aussi pris le train entre Tanger et Casablanca quand nous étions allés au Maroc voir son frère et sa famille à Noël 1976.
J'ai aussi voyagé en train en Inde. Sur certaines lignes les wagons sont bondés, il y a certainement trois fois plus de monde que ce que le wagon peut raisonnablement contenir de voyageurs debout. De plus, pour éviter que les gens ne rentrent par les fenêtres, elles ont été fermées avec des barres de fer soudées. Il reste dans chaque wagon une minuscule issue de secours qui n'a pas été condamnée. On n'ose pas imaginer ce qui arriverait en cas d'accident. J'en frissonne encore.
Pour en terminer avec les trains, j'aurais aimé prendre une ligne de chemin de fer, celle de Tintin dans « Le Temple du Soleil », au Pérou. Quand j'étais au Panamá je n'ai pas eu de chance en allant visiter Colón, le train ne circulait pas ce jour-là et j'ai dû prendre l'autobus. Cette petite ligne de train historique relie le Pacifique et l'Atlantique à travers la forêt tropicale.
Je vais aussi parler rapidement de transports maritimes. J'aurais voulu faire un grand voyage sur un cargo, mais hélas ce n'est pas vraiment économique, même si on dispose de beaucoup de temps. J'ai quand même fait quelques voyages en mer ou en eau douce. Je vais laisser tomber la plupart des petites excursions touristiques côtières, et aussi celles qu'on fait par exemple sur la Rivière Chobé pour voir les éléphants et les hippos. Je passerai aussi sous silence les bacs ou traversiers sur un bras de fleuve d'une centaine de mètres.
Mon plus grand voyage en mer a été celui entre la Tasmanie et l'Antarctique, dans le Grand Sud, entre les 40èmes et les 60èmes. J'en ai parlé dans un chapitre antérieur. Mes autres voyages en bateau sont bien plus modestes.
En Amérique du Nord je suis allé depuis Vancouver sur plusieurs îles, dont bien sûr Vancouver Island. Au Panamá j'ai visité un tout petit peu l'archipel Bocas del Toro, et toujours en Amérique Centrale au Nicaragua j'ai navigué sur le Rio San Juan et le Rio Escondido, et aussi à travers les méandres de la mangrove entre Bluefields et Laguna de Perlas. Je suis aussi allé, à la journée, sur une de ces petites îles appelées Cays au large de Laguna de Perlas. Enfin, toujours au Nicaragua, je suis allé pour quelques jours sur l'île d'Ometepe, au milieu du Lac Nicaragua, qu'on appelle aussi Lac Cocibolca, et qui est le plus grand lac d'Amérique Centrale. En Amérique du Sud j'ai pris un bateau pour aller sur l'Île du Soleil, sur le Lac Titicaca. On y croise les garde-côtes et la Marine bolivienne. Pour aller sur l'Île de Chiloé on doit aussi prendre le bateau ou plutôt le ferry. Par ailleurs pour aller vers le sud du continent il faut traverser un détroit d'environ cinq kilomètres et donc prendre un ferry afin d'accéder à la Terre de Feu. Sur la Carretera Austral il y a aussi plusieurs passages de rivière sur un ferry, mais de modeste largeur. Enfin j'ai aussi pris un bateau entre Ushuaia en Argentine et l'Île Navarino qui est chilienne, environ huit milles nautiques ou quinze kilomètres. Pas vraiment de longues distances en bateau aux Amériques.
En Afrique nous sommes d'abord allés depuis le port de Sète, en France jusqu'à Tanger, au Maroc, à travers la Méditerranée. Nous avons voyagé, Françoise et moi, entre plusieurs îles du Cap-Vert et je suis allé à Zanzibar depuis Dar es Salaam, en Tanzanie. J'ai aussi utilisé le bateau sur le Lac Malawi, depuis Cobué au Mozambique vers les Îles de Likoma et Chizumulu, puis vers Nkhata Bay au Malawi. Sur le Lac Victoria en Ouganda je suis allé depuis Entebbe jusqu'aux Îles Ssese. Plus anecdotiquement j'ai fait des excursions courtes sur les lacs Tanna, Ziway et Hawassa en Éthiopie.
Passons à l'Asie. Je crois que le plus long voyage maritime a été celui fait avec Françoise entre Mascate et la Péninsule de Mussandam qui appartient à Oman. C'était sur un navire rapide, qui approchait cinquante nœuds. Nous avons donc passé le Détroit d'Ormuz pour aller jusqu'à Khasab. Sur la Péninsule nous avons fait une belle excursion en mer. Plus à l'est, en Inde, on prend le bateau pour se déplacer entre différents quartiers de Kochi. J'ai aussi franchi le Gange au Bangladesh, sur un ferry qui transportait l'autobus, là où le fleuve a une largeur de quatre kilomètres. Encore plus à l'est, j'ai pris le bateau régulier entre les îles de Cebu, Bohol et Negros, aux Philippines, sans oublier la belle excursion sur une petite île riche en faune sous-marine. Toujours plus à l'est, à Hong Kong, je suis allé sur plusieurs îles du territoire, sans compter les nombreuses traversées du Victoria Harbour avec le Star ferry. Enfin au Japon je suis allé sur deux des petites îles au large de Himeji.
Pour terminer avec les transports maritimes, passons à l'Océanie. En Papouasie-Nouvelle-Guinée j'ai voyagé en bateau pour me rendre entre Madang et l'île de New britain, puis en plusieurs points de cette île, puisque les routes ne relient pas toutes les régions. J'avais fait la connaissance de volontaires humanitaires autrichiens qui étaient installés à Wewak, et ils m'avaient emmené avec leur hors-bord pour une journée sur une petite île inhabitée, mais je ne peux pas compter ça comme du voyage maritime. Au Vanuatu j'ai aussi pris le bateau entre plusieurs îles, et de même aux Îles Salomon. En Nouvelle-Zélande, avec Françoise nous avons passé plusieurs fois le Détroit de Cook, entre l'île du Nord et l'île du Sud. Ces deux îles sont aussi appelées, respectivement, l'Île Fumante et l'Île de Jade. Plus au sud nous avons passé le Détroit de Foveaux entre l'Île du Sud et l'île Stewart. Au retour, j'en ai parlé précédemment, nous sommes revenus dans un petit avion parce que la mer était trop forte pour le ferry catamaran. Enfin, en Australie, il y a essentiellement mon grand voyage aller et retour entre la Tasmanie et l'Antarctique sur des navires danois renforcés pour la glace. On va négliger l'excursion touristique dans la Baie de Sydney.
Ma paire de sandales fétiche m'a accompagné dans la plupart de ces pays. Je l'avais achetée en 2002 en Nouvelle-Zélande, donc elle n'est pas allée au Maroc, ni au Brésil, ni au Cap-Vert. Depuis leur achat, ces sandales ont été réparées de nombreuses fois, en Inde, en Chine, au Swaziland et dans d'autres pays. Elle ont eu droit à un ressemelage complet au Lesotho, au Qatar, aux Philippines, en Afrique du Sud, en Éthiopie, une teinture au Nicaragua, des ressemelages partiels au Botswana et au Kazakhstan… J'en oublie certainement. J'ai souvent mis ces sandales en valeur sur mes photos de baignade, où on les voit au premier plan.
En parlant de baignade, je me suis baigné dans beaucoup de mers et d'océans, et aussi dans des lacs. Je ne vais pas en faire une liste exhaustive. En dehors des régions plutôt chaudes on peut citer la côte namibienne, le Chili et le nord de la Californie où les courants froid se font bien sentir, et donc peu de gens sont assez téméraires pour aller dans l'eau. Près de l'Université de Vancouver il y a une petite plage, avec une pancarte « Clothing is optional ». Je me suis aussi baigné en Afrique dans le Lac Malawi, le Lac Tanganyika et le Lac Kivu, et de même dans le Lac Tegano sur Rennell aux îles Salomon. On peut aussi citer la baignade dans le lac de cratère du volcan Cerro Chato au Costa Rica et celle dans le Lac Nicaragua. Il y a eu aussi la trempette dans le Lac de Van, très alcalin, en Turquie. J'ai un petit regret de ne pas avoir tâté l'eau du Lac Titicaca.
En dehors de la nourriture et du logement, il y a des services plus occasionnels qui peuvent devenir indispensables. Par exemple il y a le coiffeur. Habituellement c'est Françoise qui me coupe les cheveux, mais en cas de séjour prolongé je lui fait cette infidélité d'aller chez un coiffeur professionnel. En suivant la liste des continents dans le même ordre que précédemment, je suis allé chez un coiffeur ou une coiffeuse en Colombie-Britannique, au Texas, au Nicaragua et au Pérou pour les Amériques. Au Botswana, en Namibie, au Eswatini et au Zimbabwe en Afrique Australe, et aussi en Éthiopie, en Ouganda et au Somaliland en Afrique de l'Est ou dans la Corne de l'Afrique. En Asie je suis allé plusieurs fois chez le coiffeur au Qatar, en Turquie, au Japon et en Chine, y compris une fois à Hong Kong et à Macao, et aussi en Inde, à Taïwan, en Malaisie et en Corée du Sud. Pour l'Océanie mes dépenses capillaires se limitent à une seule séance de coiffure à Cronulla dans la banlieue de Sydney.
Un autre service occasionnel est le médecin. J'ai eu la chance de ne jamais avoir eu d'affection grave. Néanmoins j'ai du consulter parfois les hommes ou les femmes de l'Art. Au Vanuatu je me suis retrouvé dans un état très nauséeux, peut-être avais-je bu de l'eau impropre à la consommation. Je suis donc allé au dispensaire local, où l'infirmier, qui semblait bien connaître son affaire, m'a donné quelques cachets efficaces. De même en Papouasie, du côté de Rabaul je me suis retrouvé dans un état similaire, sans doute après avoir mangé un plat du marché local, une sorte de bouillie enveloppée dans une feuille de bananier. Je crois que j'ai pu manger seulement quelques biscuits en trois jours, mais sans jamais gerber. Je suis donc allé à l'hôpital local où on m'a fourni deux cachets qui ont eu un effet presque immédiat. Pour faire bonne mesure on m'a aussi donné un traitement contre le paludisme, alors que je prenais régulièrement ma dose de traitement préventif. Enfin en Turquie, pendant mon travail au sud d'Ankara, j'ai reçu une giclée d'huile industrielle dans l'œil. Comme c'était très douloureux je suis allé me faire soigner à l'hôpital local, où on a pris soin de mon œil avec des collyres et une lentille de contact comme couche temporaire de protection.
Puisque nous sommes revenus à un incident de ma vie professionnelle, combien de jours d'arrêt de maladie ai-je pris au cours de toutes mes années de travail? La réponse est : zéro. J'ai bien eu quelques petits accidents, comme un doigt cassé à la suite d'une erreur de manœuvre d'une vanne, mais tout au plus ai-je perdu quelques heures de travail pour me faire soigner. Quand je faisais de la prospection géophysique je me suis retrouvé un jour dans un état grippal qui me faisait grelotter alors que j'avais le dos contre le radiateur. C'était une journée d'écriture de compte-rendu, pas une journée de terrain, alors j'ai préféré rentrer chez moi et rattraper mes heures de travail le samedi suivant. Donc jamais d'arrêt de maladie dans toute ma carrière. C'est comme ça, je ne dis pas que j'en suis fier.
Puisqu'il s'agit quand même en grande partie d'une vie professionnelle, et comme je suis arrivé à l'âge de la retraite, on peut se demander combien de métiers j'ai exercé. C'est une question à laquelle on peut répondre, à la condition de bien définir ce qu'est un métier. En Intérim j'ai certainement exercé plusieurs métiers ou occupé plusieurs emplois chez le même employeur, à savoir la société de travail temporaire. À l'inverse on peut changer d'employeur mais toujours exercer le même métier. Si on bénéficie d'une promotion notre poste peut s'enrichir d'une appellation plus clinquante, alors qu'on fait toujours le même métier.
Le frère de Françoise, qui m'est très sympathique, a lui aussi préparé un petit ouvrage, très bien écrit, où il raconte en particulier sa vie professionnelle. Il l'a intitulé « Dix huit métiers (et autant de galères) ». Ai-je égalé son record ? Pas sûr.
J'ai donc commencé par des petits travaux d'été, manutentionnaire chez Rhodia à Vizille, puis tireur de câbles avec AMS pendant la construction de l'hôpital. Un peu plus tard j'ai été monteur sur des chantiers industriels avec la société Jullin, et magasinier chez SMII qui vendait des tubes en inox. En même temps que Françoise j'ai été sondeur pour une entreprise publicitaire et plongeur à Alpexpo et aux Six Jours de Grenoble. Toujours pendant que j'étais étudiant j'ai travaillé un été comme tourneur à la Viscose. Nous en arrivons à la fin de mes années d'étudiant, avec déjà sept métiers différents. Ensuite, après mon diplôme j'ai été ingénieur glaciologue auprès des Expéditions Polaires Françaises. Puis il y a eu l'année en Australie, pendant laquelle j'ai eu quelques indemnités pour une petite activité de technicien de labo et aussi pour ma participation à une mission en Antarctique. On en est à neuf métiers avant notre retour en France en 1983. Juste après j'ai été mécanicien ajusteur chez Neyrpic, et ensuite il y a eu ce travail de chargé de mission pour l'étude bibliographique de la glace de mer dans l'Arctique. J'ai ensuite enchaîné les missions d'intérim, et j'ai été mécanicien d'entretien dans plusieurs entreprises de la région, ouvrier de structure chimique chez Rhône Poulenc, ensacheur de produits chez Distugil, et aussi cariste chez Rhône Poulenc. Ça fait quinze. J'ai ensuite eu un travail stable d'ingénieur climatologue, dans une structure qui s'appelait A3 et plus tard S2A. Ensuite j'ai été ingénieur géophysicien chez Cap Géophy. On arrive à dix-sept. J'ai de nouveau eu un trou dans les emplois stables et j'ai repris les missions d'intérim, mais sans occuper un nouveau métier, j'étais de nouveau mécanicien, monteur, cariste ou similaire. Pareil chez Prodys, la société de machines spéciales, où j'étais encore mécanicien. Enfin il y a eu ce travail de technicien en cryogénie pendant plus de vingt ans chez Air Liquide, ce qui fait que nous arrivons à dix-huit métiers. On ne peut pas compter les cours privés que je donnais à des lycéens, ni le travail de logisticien payé au noir. L'emploi de consultant après ma retraite n'était pas différent de celui de technicien cryogénique et on ne le compte pas non plus, tout comme mes activités occasionnelles de bricolage chez Médecins du Monde à Grenoble. On reste donc à dix-huit métiers, et je suis bien content d'être à égalité avec le frère de Françoise.

   (à suivre)
On va préparer une petite conclusion à ce chapitre et bien relire tout l'ensemble.

Rendez-vous dans quelques semaines pour lire la suite.
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